C’est déjà la troisième aventure solo du plombier vert, de nouveau confronté à une demeure infestée de fantômes qu’il affrontera armé de son… aspirateur. Cela met immédiatement fin à toute aspiration de chiper la vedette à Mario et pourtant, Luigi ne ménage pas ses efforts pour nous plaire.
Le plus beau jeu de la Nintendo Switch
Le soin porté aux détails et la variété des décors rend le jeu très sympathique à regarder. Tant mieux car ce n’est pas le scénario qui va venir captiver l’attention de l’auditoire : on part sur le basique « Mario & co sont invités dans un bel hôtel, l’ensemble du personnel est suspect comme pas possible et à la première nuit OH BAH ça alors, c’était un piège et tout le monde est capturé ! ». Tout le monde ? Non, car Luigi va réussir à s’enfuir en sautant dans le vide ordure (clairement, big N ne veut pas trop dorer le blason de l’homme poubelle… pardon l’homme en vert), charge à lui de sauver la bande des griffes des infâmes vilains : Ambre Busquade et le Roi Boo… Ouais, tout du long le jeu est assez potache et sans vous en rendre compte, vous allez souvent afficher un petit sourire niais 😅

Des barres de rire
Explorer la grosse quinzaines d’étages de l’hôtel nous confronte à des scènes d’horreurs variées… mais jamais épouvantables : vue à travers le prisme Nintendo, c’est toujours gentillet et humoristique. Les boss sont un bon exemple de cette philosophie, avec leurs noms qui sont autant de jeux de mot foireux et leur pattern (= leur schéma d’attaque) pas vraiment difficiles… mais qui nécessitent une certaine synchronisation pour être vaincu. La difficulté est comme toujours assez faible mais pas ridicule, loin de là. Et dans tous les cas, les situations rocambolesques et autres jeux de mots – dont je parsème allègrement mon article – ne sont jamais bien loin pour éviter toute lassitude. Mention spéciale sur l’auto-dérision dont fait preuve le professeur K. Tastroff avec le Virtual Boy, les férus de vieilles consoles verseront une petite larme (de rire !). Les quelques morts sont rapidement compensées par votre chien-fantôme qui vous ressuscitera si vous avez des os sur vous – ce qui en fait le premier toutou capitaliste 🤑

Exploration sans pression
Un sentiment qui ne m’a pas quitté, c’est que ce n’est clairement pas un jeu qui cherche à redéfinir son genre. On est loin d’un Mario en terme d’ambition, de richesse du level design et des possibilités d’action. Un passage où l’on voit Mario utiliser de tout son attirail de supers sauts pour accéder à un endroit escarpé sous l’oeil déprimé de Luigi m’a d’ailleurs fait sourire, on sent bien que la volonté (totalement assumée) était juste de créer un bon divertissement mais pas plus. J’avais quand même peur au début de me lasser rapidement du gameplay en deux temps « éblouir les fantômes / les aspirer » mais ça va, grace à la variété des interactions avec le décor. Et le jeu vous fait voyager : Egypte, époque médiéval, salle de sport, chaufferie, jardin, discothèque ou plateau de cinéma… on n’a finalement pas le temps de trop s’ennuyer. D’autant que la série introduit quelques nouveautés de Gameplays comme Gluigi, un double immortel mais qui ne résiste pas à l’eau et un mode deux joueurs franchement sympa. Les collectibles (gemmes et boo) sont assez lourds par contre à faire… fort heureusement, ils sont totalement optionnels. Bref, un jeu pas indispensable mais qui offre un divertissement correct et quelques fulgurances mais rien de plus.

Sympa sans jamais être brillant, doté d’un humour omniprésent qui fait mouche et une durée de vie correcte, Luigi’s Mansion 3 offre une interprétation de l’horreur façon Nintendo rafraîchissante mais dispensable…