J’aurai pris tout mon temps pour me lancer dans le monde de Dishonored. En effet, c’est un jeu que j’ai acheté suite à la lecture de critiques dithyrambiques mais à une période où j’avais très peu de temps pour jouer . Quelques déménagements plus tard, il trainait toujours dans mes placards et le confinement ‘COVID-19’ m’aura poussé à le déballer. Grand bien m’en pris car j’ai pris une sacré claque !

Une ville en proie à une terrible épidémie

A 11 ans, je me souviens d’une soirée terrifiante à jouer à Resident Evil sur Playstation. A l’époque, j’avais profité de l’absence de mes parents pour jouer un soir de pluie à cette légende du survival horror. Ca m’avait flanqué une sacrée trouille car mon environnement était en adéquation avec le thème du jeu. Autant vous dire que découvrir Dishonored pendant la pandémie qui nous frappe à grandement renforcé l’immersion.

Dishonored, c’est avant tout un jeu avec un univers imaginaire richement décrit et cohérent. Il utilise avec brio la narration environnementale pour vous faire découvrir au fil des missions son monde. Et quel monde ! L’intrigue se déroule à Dunwall, une ville d’inspiration Victorienne à la pointe de la technologie. Ses savants ont su exploiter brillamment une nouvelle ressource : l’huile de baleine. Sous la bienveillance de l’impératrice, la ville connaît une période prospère, riche en progrès technologique.

Mais tout change lorsque qu’une étrange maladie émerge dans les quartiers populaires, la terrible ‘peste du rat’. La mort est partout dans les rues et aucun traitement ne permet de guérir les personnes infectées. Tout au plus quelques remèdes existent pour éviter de contracter l’infection mais ils sont rares et coûteux. C’est dans cette sombre situation que vous rentrez en scène : Corvo, protecteur royal de l’impératrice, de retour de voyage après une tentative infructueuse de trouver un remède auprès des pays voisins.

Dishonored : La peste du rat fait des ravages au sein de la population, forcée de se réfugier dans les égouts
Les cadavres d’un couple enlacé trouvé dans les égouts. Leur journal permet d’apprendre qu’ils ont fuit la milice après que leur maison fut saisie quand il a développé les premiers symptômes de la peste du rat. Les pages détaillent leur fuite, puis la survie et leurs derniers jours : c’est à travers ce genre de détail que l’histoire se raconte.

Trahison impériale

A peine arrivé auprès de l’impératrice pour lui faire votre rapport, celle-ci est assassinée par un groupe de mercenaires cagoulés possédant des pouvoirs surnaturels. Sa jeune fille, Emilie, est elle capturée sous vos yeux pendant que vous êtes immobilisés par les assasins.

La situation va empirer : la garde vous retrouvant seul avec le cadavre de l’impératrice, vous allez être désigné comme coupable et incarcéré. Alors que vous êtes en passe d’être exécuté après quelques mois de prison et de torture, de mystérieux alliés vous aident à vous évader de Coldridge, le pénitencier royal.

Accompagné par ces loyalistes, vous tenterez de laver votre honneur, d’éliminer les conspirateurs et rétablir l’ordre dans la ville de Dunwall. Ca va vous occuper un bon moment !

Les loyalistes se cachent en plein jour, dans un pub se trouvant juste en face du château du Lord Régent

De grands pouvoirs…

Le gameplay m’a immédiatement séduit. En plus des classiques que l’on peut attendre d’un bon jeu, comme la possibilité de s’infiltrer ou encore le sentiment de puissance des armes, le jeu offre des pouvoirs. Confiés par l’Outsider, un personnage mystérieux et aux motivations ambiguës, vous allez pouvoir acquérir des compétences magiques tout au long de votre exploration des coins les plus sinistres de la ville, renfermant des runes et autres charmes d’os permettant d’étendre vos compétences.

Téléportation, contrôle mentale, gel du temps, invocation de rats… vous ne manquez pas de ressources défensives et offensives. Et le jeu vous offre une carte blanche quand à la manière d’utiliser vos talents. il est ainsi possible de finir l’ensemble du jeu sans blesser personne ou même sans jamais être vu. Ceci grâce à un level design inspiré vous offrant toujours plusieurs manières de remplir un objectif. Vous pouvez passez par la porte principale, par les toits ou encores les égouts… les chemins sont très nombreux et on ne se lasse jamais d’explorer les multiples possibilités. C’est vraiment grisant de voir également que chaque action que vous réaliserez aura des conséquences avec lesquels vous devrez vivre.

Si vous privilégiez les carnages pour vous en sortir, les cadavres laissés derrière vous vont aggraver la diffusion de la peste et des zones du jeu seront changées. Les personnages non-joueurs auront aussi des réactions très différentes à votre égard et jugeront vos actions. Le plus concret exemple étant Emilie, fille de l’impératrice qui pourra devenir une dirigeante juste et bonne ou au contraire une despotes violente. La rejouabilité est donc excellente car on veut découvrir les multiples conséquences de nos choix (empoisonner une réserve d’élixir pour gagner de l’or au détriment de la santé publique, piéger une cible plutôt que l’assassiner…).

Une Histoire en or

J’ai volontairement été assez discret sur l’histoire pour que vous puissiez la (re)découvrir en jouant. Elle est vraiment captivante, surtout si on prend son temps pour découvrir l’univers du jeu, lire les livres, écouter les conversations surprises au détour d’une mission entre deux civils…

Les 2 DLC ‘Les lames de Dunwall’ et ‘les sorcières de brigmore’ sont incroyablements réussis et redonnent leurs lettres de noblesse à ces contenus payant habituellement inutiles. Vous en apprendrez beaucoup sur ce qu’il se passe en parallèle des actions de Corvo en suivant les actions de Daud, l’assassin de l’impératrice et également porteur de la marque de l’Outsider.

La aussis, vous devrez vivre avec toutes les conséquences de vos actes !

Une des fameuse baleine produisant l’huile dont dépend le fonctionnement de la ville. Choissiserez-vous de soulager les souffrances de la créature ou de produire plus d’huile ?

Si son gameplay est excellent, ses niveaux inspirés et son histoire captivante, c’est bien par la liberté et les conséquences morales de vos actions que ce jeu a su me captiver pendant plus de 80 heures. Un chef-d’oeuvre habillement réalisé par un studio Lyonnais à faire et à refaire !